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Titre de la page de la petite histoire des chalets Ker Alice et Ker Pierre, près du Village noir à Bourg-de-Batz

Petite histoire des chalets Ker Alice et Ker Pierre, près du Village noir

Aller en haut de page Les chalets Ker Alice et Ker Pierre au Village noir, titre de la chronique

La gémellité des deux chalets « Ker Alice » et « Ker Pierre » intrigue le promeneur que ses pas ont mené à l’ancienne carrière du Vivier, près du Village noir. La similitude de leur architecture, leur proximité, portent à croire qu’un même propriétaire a entrepris leur construction. Et pourtant...

Origine et localisation

Ces deux chalets font partie de l’urbanisation importante que la commune déclencha en mettant en vente de nombreux terrains communaux, dans le milieu des années 1920. Ces ventes concernaient en particulier les terrains compris dans le secteur situé entre le Village noir et le boulevard de Mer. Une zone naturelle y fut cependant ménagée et existe encore aujourd’hui.

Photographie des chalets Ker ALice et Ker Pierre vers 1930.
Collection Jean-François Caillet

Bien entendu, chaque chalet aura sa propre destinée, l’un d’eux sera une réelle « maison de famille » et gardera son nom, jusqu’à une époque récente, l’autre, Ker Alice, deviendra Ker Hélène au début des années 1960... lorsque le propriétaire de Ker Pierre le rachètera.

Acquisitions et constructions

En 1924, Joseph Maugendre est négociant en vins à Pontchâteau et partage son temps entre Pontchâteau et Bordeaux. Il acquiert deux parcelles de terrain mises en vente par la commune. Ces parcelles ont une superficie de 1 000 mètres carrés pour la plus grande et... 86 mètres carrés pour l’autre ! Elles sont situées juste au-dessus de la carrière dite du Vivier, alors exploitée par Charles Marie Lehuédé. La surface est importante pour un simple chalet de vacances et il décide de revendre la moitié du terrain.

C’est Jules Geffriaud, notaire à Plessé (Loire-Inférieure), qui se porte acquéreur, deux ans plus tard, en 1927. La déclaration n’est pas faite en son nom propre, mais sous celui de son fils Pierre qui, malgré ses 14 ans, est gratifié du titre de « propriétaire ».

Entre temps, Joseph Maugendre a fait construire un chalet, celui situé le plus à l’ouest, et la famille a décidé de lui donner le prénom de madame Maugendre, accolé à l’inévitable « Ker » ; Ker Alice est né.

À son tour, Jules Geffriaud entreprend la construction d’un chalet qui s’inspire de l’architecture de celui de Joseph Maugendre. À vrai dire, on retrouve cet aspect dans la quasi totalité des chalets de cette époque, leur constructeur ayant décliné à l’envi un même plan.

De nouveau un prête-nom est utilisé pour cette construction. Le chalet est déclaré au nom de « Geffriaud, chef de district [au chemin de fer]1 » à Clisson » : il s’agit plus précisément d’Eugène Geffriaud, frère de Jules, qui bâtit donc un chalet sur un terrain appartenant à son neveu...

L’année suivante, la propriété est transférée à Pierre Geffriaud, 16 ans, toujours déclaré « propriétaire » et qui donne son prénom au chalet.

Juste après la guerre, Joseph Maugendre se sépare de Ker Alice qu’achète un Angevin, René Fourré.

Nous arrêterons la saga des deux chalets avec la vente de Ker Alice à Pierre Geffriaud, au début des années 1960.


Trente-cinq ans après l’achat du terrain par Joseph Maugendre, les deux chalets sont réunis en une même propriété.

Contes et légendes

Selon une légende, ces deux chalets, aux architectures voisines, avaient été construits avant la Première Guerre mondiale, par un notaire, en cadeau à ses deux enfants, Alice et Pierre, pour leur communion.

L’analyse des documents administratifs contredit ces deux affirmations.

8 octobre 2018



Note :
1.Eugène Geffriaud prenait la suite du métier de son père, employé au Chemin de fer, ce qui l’amènera à parcourir l’ouest de la France, Rennes et Saint-Brice-en-Coglès en 1912, Clisson en 1927, Segré en 1931 et, enfin, La Rochelle en 1935.


-  © Jean-François Caillet 2008-2022  - 

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V2.0 - 17/10/2022 - 12:12:05