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Titre de la page du chalet «Le Prieuré Saint-Georges» de Bourg de Batz aux XIXe et XXe siècles

Bourg-de-Batz — L'histoire du Prieuré Saint-Georges

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Le ménage Vaucourt devant le Prieuré Saint-Georges en août 1912.

Le ménage Vaucourt devant le Prieuré Saint-Georges en août 1912.
Collection personnelle

La carte

On retrouve, sur une carte légendée « Le Bourg-de-Batz - Fête du 18 août 1912- Un mariage au pays. La chanson de la mariée », les mêmes personnages, vêtus de la même façon, que sur l’image ci-contre. On peut en déduire que la prise de vue de ces deux cartes a été faite le même jour, Hippolyte Vaucourt ayant profité de la présence du photographe pour immortaliser son ménage devant le chalet.


Les personnages

Nous sommes donc vraisemblablement en 1912. L’homme portant casquette et moustache est Hippolyte Vaucourt – il a alors soixante-deux ans –, la femme à l’extrême droite est son épouse, Marie-Louise Singer1, âgée de cinquante-trois ans. Nous n’avons pu identifier l’adolescent à la droite d’Hippolyte Vaucourt mais une chose est certaine : il ne peut pas être le fils Vaucourt2, décédé en 1900.

Tout à gauche, les sœurs Chartrain, Lucie et Marie3, respectivement cuisinière et femme de chambre, qui ont suivi le couple Vaucourt depuis l’Orne ; au-dessus de Lucie, derrière la grille, un jardinier qui ne faisait pas partie du personnel permanent.

Le Prieuré Saint-Georges vu du sud, depuis la rue de la Plage.

Le Prieuré Saint-Georges vu du sud, depuis la rue de la Plage.
Collection personnelle

Installé dans le Prieuré Saint-Georges depuis six ans, le couple Vaucourt, qui a quitté le Theil-sur-Huisne dans l’Orne, vit alors à temps complet à Bourg-de-Batz, leur appartement parisien de la rue de Rennes leur servant de pied-à-terre.


Le Prieuré Saint-Georges vu du nord, depuis la route du Pouliguen.

Le Prieuré Saint-Georges vu du nord, depuis la route du Pouliguen.
Collection personnelle

Le chalet

Le bâtiment ci-contre est la deuxième version du chalet du Prieuré dont la construction se termina en 1906. Au xixe siècle est construit un premier bâtiment qui porte dès l’origine le nom de « Prieuré », en référence à la garenne environnante dite « garen­ne du Prieuré » et à un moulin, installé de longue date sur le même terrain4 et dont la tour, aménagée par son premier propriétaire, subsiste sur la propriété. Une clause notariée interdisait que la hauteur de la construction dépasse celle du moulin du Prieuré. Il fallut attendre la forclusion de cette clause, au début du xxe siècle, pour que le Prieuré actuel soit construit5.

Le premier Prieuré était la propriété d’un conducteur des Ponts et Chaussées, Paul Dupé. Il fut occupé en juillet 1895 et 1896 par Joseph Péladan6 qui défraya la chronique par ses nombreuses facéties, se démarquant de la vie traditionnelle de Bourg-de-Batz. À la fin du xixe siècle, aucune végétation n’entourait le site du moulin qui offrait une vue magnifique sur la côte et les rochers de la plage Saint-Michel.

Vers 1937, Madame Vaucourt fit don du Prieuré Saint-Georges à l’évêché de Nantes.

Après la Seconde Guerre mondiale, le prieuré devint la propriété du journal La Nouvelle République du Centre-Ouest, de Tours, qui y abrita une colonie de vacances pour les enfants de son personnel, de 1948 à 1961. L’OCCAJ7, l'acquit ensuite pour y installer un camp de vacances.

11 janvier 2020



Notes :
1. Contrairement à la légende, Marie-Louise Singer, originaire d’Alsace, n’a strictement aucun lien de parenté avec Isaac Merritt Singer, le fabricant de machines à coudre (voir « Marie Louise Singer, contes et légendes »). À la naissance de madame Vaucourt, celui-ci vivait aux États-Unis et son lien avec la France ne se concrétisera que quatre ans plus tard.
2. C’est son prénom, Georges, qui fut donné au prieuré Vaucourt, ainsi qu’au yacht d’Hippolyte et à un bâtiment municipal que financera madame Vaucourt.
3. Lucie et Marie sont les prénoms usuels ; en réalité, les sœurs Chartrain se prénommaient Marie Basiline et Victorine Marie. Elles sont nées à la Rouge, dans le canton du Theil-sur-Huisne, en 1865 et 1867.
4.Au milieu du xixe siècle, ce moulin déjà nommé Moulin du Prieuré, faisait face à un autre moulin dit Moulin du Corps.
5.Nous ne disposons pas de trace écrite de cette anecdote qui nous a été relatée dans les années 1960 par un vieux bouquiniste féru d’histoire locale ; cependant, une délibération municipale de 1850 fait référence à une réclamation d'un meunier lors de la proposition de vente de terrains environnants.
6. Josephin Péladan était un écrivain illuminé et excentrique usant de plusieurs pseudonymes, le plus célèbre étant celui de Sâr (« roi » en assyrien) Péladan. Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix catholique et esthétique du Temple et du Graal, il est à l’origine des salons de la Rose-Croix, très courus des artistes symbolistes au cours de la dernière décennie du xixe siècle.
En 1896, le curé de Bourg-de-Batz, ignorant la réputation sulfureuse de Péladan, lui autorisa l’accès à la chapelle pour une conférence sur des « évocations macabres ». Informé, l’archévêché de Paris s’émut de cette causerie peu orthodoxe et le malheureux prêtre fut convoqué à l’évêché.
7.Organisation Centrale des Camps et Activités de Jeunesse.


-  © Jean-François Caillet 2008-2022  - 

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V2.0 - 18/10/2022 - 11:56:49