Marie Louise Singer
Portrait de Marie Louise Singer épouse Vaucourt.
Collection personnelle
Maison natale de Marie Louise Singer.
Collection personnelle
Marie Louise Singer est née en Alsace le 26 mai 1859 à Reichshoffen, dans un milieu aisé si l’on en juge par la photographie de sa maison natale. Dans cette région de forêts, son père et son grand-père étaient marchands de bois. Consécration de sa position sociale, Michel Singer, son grand-père, fut maire de Weitersweiller.
À l’époque de la naissance de Marie Louise, vivaient à demeure au foyer Singer, outre sa sœur Adèle et son frère Alfred (deux autres sœurs Hélène Rosalie et Julie Louise naîtront plus tard), une cuisinière, une domestique, une bonne d’enfants, deux commis et un adolescent placé « en nourrice », c’est-à-dire apprenti, en attendant d’être commis lui-même. Son père hébergeait donc en permanence, à son domicile, deux commis pour l’aider dans son entreprise.
De la vie parisienne de Marie Louise Singer, entre sa jeunesse à Reichshoffen et sa vie de bienfaitrice à Batz, nous ne connaissons qu’une anecdote, représentative du niveau social du couple : elle recevait, rue de Rennes, les premier et deuxième vendredis de 4 heures à 7 heures en janvier et février 1900.
Ker Salina en 1889 ; une tour, sera ajoutée à droite. En bas à droite, des lavandières.
Collection personnelle
Peu avant la Seconde Guerre mondiale, Marie Louise Singer acheta la belle villa Ker Salina, située sur la butte de la Tallique, près de la chapelle Notre-Dame-du-Mûrier, face à l’ouest et aux dunes de Valentin, qu’elle rebaptisa, à partir de son prénom, Villa Marie-Louise. C’est cette villa Ker Salina qu’elle fait aménager en 1938 et dans laquelle les sœurs Oblates Franciscaines de Chantenay s’installent pour assurer, dans un premier temps, les soins à domicile aux Batziens et jouer le rôle de garde-malades, en attendant qu’un dispensaire soit aménagé au rez-de-chaussée de la maison1.
Avec cette installation, madame Vaucourt réalisait enfin le vieux rêve de madame Rheinhold, première propriétaire de la villa Ker Salina.
La villa prit alors son nom définitif :Vaucourt-Singer.
Notes :
1. ↑ Par « permission spéciale », les religieuses étaient autorisées à utiliser la bicyclette comme mode de locomotion dans les marais salants...
Contes et légendes
Marie Louise Singer et les machines à coudre
Une légende alimentée, tant par la presse de l’époque que par la presse actuelle1, et régulièrement reprise voudrait que Marie Louise Vaucourt, née à Reichshoffen en 1859, fille de Jean Baptiste Singer et Marie Louise Joséphine Besson, soit une parente proche (la nièce, voire la fille) d’Isaac Singer, fondateur de la célèbre entreprise de machines à coudre.
Nous nous sommes donc penchés sur la généalogie des deux protagonistes. Isaac Merritt Singer, né à Pittstown, état de New York, le 27 octobre 1811 était le fils d’Adam Singer (né Reisinger), émigré allemand arrivé aux Etats-Unis en 1803, lui-même fils de Johann Valentin Singer (ou Reisinger), né en 1734 à Heidelberg.
Du côté de Marie Louise, une famille bien implantée dans le Bas-Rhin : ses père, grand-père et arrière-grand-père paternels étaient originaires de Weiterswiller, sa famille maternelle de Soultz-sous-Forêts (villes situées dans un rayon de quelques kilomètres) et aucune connexion n’est possible du côté de ses oncles et tantes ni avec la branche d’Isaac Merritt Singer, ni avec celle d’Isabelle Eugénie Boyer qui avait épousé Isaac en 1863 à New-York.
Un patronyme fluctuant d’un côté, aucune convergence géographique, des documents d’état-civil sans ambiguïté, une homonymie ne fait pas une parenté !
Marie Louise Singer et la presse de l’époque
Voici le portrait que trace Jacqueline Bruno dans le Courrier de Saint-Nazaire & de ses environs du samedi 24 octobre 1931, lors de la construction du Foyer familial de Batz :
Dire que ce bref récit de la vie de Madame Vaucourt prend quelques libertés avec les faits est un euphémisme.
Outre la parenté imaginaire avec Isaac Singer, la chronologie des événements qui ont jalonné la vie du couple Vaucourt est pour le moins fantaisiste : en réalité, leur fils Georges décède le 14 mars 1900, victime de la fièvre typhoïde. Son père s’éteindra vingt ans plus tard, le 8 octobre 1920 : son épouse, alors âgée de 61 ans, ne peut pas être considérée comme « veuve de bonne heure » et il lui sera difficile de reprendre les affaires de son mari pour que son fils en profite...
26 mai 2017
Notes :
1. ↑ Cf. Ouest-France du 9 août 2014.
www.bourg-de-batz.fr
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